Le groupement d’Irhambi Katana est un groupement stratégique pour la RDC et pour la sous régions. Il est situé entre le lac Kivu et la PNKB, un patrimoine Mondial de l’UNESCO. Il est traversé par la route nationale N°2 (en délabrement très avancé). Il a des infrastructures vitales pour la région. Il a aussi un sol très fertile d’origine volcanique. Les Banyirambi respirent un air frais et mangent bio ! C’est bien beau cette image que nous venons de peindre non ?
Avant semble-t-il, beaucoup d’habitants de Katana travaillaient soit à Lwiro, soit à la Fomulac soit aux deux centrales hydroélectriques de la FOMULAC et de Mugeri soit à la scierie des Frères soit à la CIMENKI,… d’autres pouvaient cultiver et vendre calmement leurs productions. D’autres faisaient le commerce !
Que reste-t-il de Katana ? Rien pour certains, peu pour d’autres ! Pour moi, ni l’un ni l’autre !
Pour tenter de vous convaincre, tenez : les habitants de Katana ne savent plus où se faire soigner, la FOMULAC n’existe désormais que de nom. Le centre de Santé de Mugeri n’est plus subventionné, il faut y passer pour s’en rendre compte.
Le courant n’existe plus à Katana malgré des jolis poteaux marque Jean-Petit. La SNEL se comporte en roitelet. Elle envoie le courant quand elle veut. La centrale de la FOMULAC, qui en parle ? La centrale hydroélectrique de Mugeri qui sait à quoi elle ressemble ? Pas d’électricité à Katana malgré ses potentialités. Avouons-le !
Pour manger c’est désormais les grandes villes qui approvisionnent Katana. La vie devient chère à Katana qu’à Bukavu ou à Goma. Conséquence, les jeunes, une main d’ouvre utile dans la production doit aller tenter sa chance. On laisse des vieux aux villages sans forces !! Vous allez dire que c’est structurelle ben oui mais à qui la faute ?
Pas de routes de desserte agricole. Comment un producteur peut amener sa production des maïs ou des choux de Lushala ou de Karyazo au centre de Katana sans route ? Pour se rendre à Goma, la seule possibilité pour les habitants de Katana c’est le bateau : Il faut quitter soit Maziba par moto, jusqu’au centre de Katana, de Katana il faut encore la moto pour Kavumu et de Kavumu à Bukavu. Pour tout ce trajet il faut toucher à la poche. De Bukavu à Goma, il faut aussi payer ! Entre temps, Katana est voisin du lac, Kaliba il semble que c’est un port !! Les plus courageux et amoureux du risque, prennent les boats (pirogues motorisées) pour se rendre Kituku à Goma.
Insécurité, boisson fortement alcoolisées, délinquance juvénile et sénile,….C’est ça Katana aussi ! A qui la faute ?
A toi, à moi à vous ! A nous tous ! Comment ?
Tenez, en 2006, nous avons voté pour des députés nationaux et provinciaux ! On sait qui était élu pour le compte de Kabare et pour Katana. En 2011 même chose, en 2018 Katana rien ! Malgré tout, Katana a des personnalités qui sont bien placés dans les grands salons où les décisions se prennent ! En politique ou ailleurs ! Malgré leurs présences, la FOMULAC par terra, Lwiro par terre et politisé, la route Kavumu, Kabamba, impraticables….Visiblement les Banyirambi ne sont utiles qu’en période électorale.
Katana des éternels distraits ? C’est trop dire ! C’est aussi choquant au vue de la crème intellectuelle de Katana mais bon on ne mange pas les diplômes ou le gros français, les actes comptent aussi ! Les élections approchent et les Banyirambi s’alignent de gauche à droite. Les électeurs doivent savoir que :
- Celui qui n’a jamais eu faim ne peut porter la cause des affamés. Il ne connait pas « que veut dire à voir faim ». Un enfant qui a souffert du Bwaki et qui a gouté de la bouillie de Caritas à Mugeri, une fois grand saura que la faim un fléau à éradiquer.
- Celui qui n’a jamais fui la guerre, les interahamwe, passer la nuit dans le « Kapiongo », ne portera jamais la lutte de ce qui ont perdu leurs parents vus leurs mères et sœurs violées.
- Celui qui n’a jamais gouté au chômage ne portera jamais la voix des chômeurs. Il ne sait pas que c’est possible de terminer ses études et mourir sans jamais travailler ;
- Un riche ayant vécu dans la bourgeoisie, dans laquelle manger pour vomir et vomir pour manger est la règle ne portera jamais la voix « des pauvres pauvres » ! La liste n’est pas exhaustive ! Vous pouvez la compléter !
Quoi faire ?
Pour les prochaines élections, les habitants de Katana devraient voter pour des personnes ayant vécu avec eux. Des personnes qui nous ont prouvé leur proximité et amour lors des différents malheurs que nous avons eus. Nous devons signer avec eux un cahier de charge. On vote pour elles et en contrepartie on leur donne un paquet de dossier qu’elles vont porter comme leur « musumba ». Elles seront évaluées en fonction des résultats du plaidoyer !
Voter pour des t-shirts, Zilipendwa, des verres de sucres, du riz, des fausses promesses d’emploi, c’est accepter de vivre à Katana dans les conditions actuelles. Rassurez-vous la mauvaise gouvernance n’a pas d’amis. Méfiez-vous, un hôpital privé, une université privée, une école privée c’est pour le lucre avant tout ! Obligeons nos dirigeants à investir dans les infrastructures publiques !
Mefiez-vous, les petits ponts jetés, à gauche et à droite, les petits financements des AVEC, des tôles et tambours aux églises, C’est pour des fins électoralistes ! Pourquoi aujourd’hui ? Prenons tout ce qu’ils nous donnent car c’est une redistribution indirecte de la richesse nationale ! Le jour du vote, on vote pour l’avenir. Quelle garantie que nos voix seront prises en compte réellement, c’est un autre débat. On y reviendra !
Mais gardons à l’esprit qu’on ne fait pas du nouveau avec du vieux ! Katana mérite mieux ! Ensemble nous allons y arriver !
N.B : Je suis responsable de mes écrits par de votre compréhension !
Justin Murhula, le fils du paysan